Kokeshi: origine, étymologie, tradition vivante
Les Kokeshi (小芥子 / こけし) sont de fameuses poupées japonaises taillées dans le bois. Elles furent créées dans la province de Tôhoku, au Nord de l’Archipel, à la fin de l’ère Edo (vers le début du XIXe siècle). La région est renommée pour ses onsens, des sources d’eau chaude dans lesquelles on se baigne pour se détendre. En ce lieu touristique, les artisans locaux travaillant le bois, les Kijishi (木地師), vendent leurs poupées comme souvenirs.
Kokeshi: origine, étymologie, tradition vivante
Les Kokeshi (小芥子 / こけし) sont de fameuses poupées japonaises taillées dans le bois. Elles furent créées dans la province de Tôhoku, au Nord de l’Archipel, à la fin de l’ère Edo (vers le début du XIXe siècle). La région est renommée pour ses onsens, des sources d’eau chaude dans lesquelles on se baigne pour se détendre. En ce lieu touristique, les artisans locaux travaillant le bois, les Kijishi (木地師), vendent leurs poupées comme souvenirs.
L’étymologie du mot Kokeshi reste vague et plusieurs hypothèses se font face. Pour certains, le terme ‘ko’ dériverait de ‘ki’ (arbre) et ‘keshi’ découlerait de ‘kezuru’: raboter, râper. Pour d’autres, il s’agirait d’un outil de massage utilisé dans les onsens. D’autres encore prétendent que ‘ko’ proviendrait plutôt du mot enfant (‘ko’) et ‘keshi’ du verbe ‘kesu’: effacer, supprimer, faire disparaître. Rappelons qu’au début du XIXe siècle, les habitants du Nord de l’Archipel connurent une période où les conditions de vie étaient très rigoureuses et proches de la disette ou même de la famine. C’est durant cette crise que de très nombreux enfants furent victimes d’infanticide, les Kokeshi auraient donc peut-être été confectionnées en la mémoire de ces derniers. Selon une autre version, ces poupées japonaises seraient le symbole de la fertilité et invoqueraient les divinités protectrices dans le but d’une bonne récolte.
La Kokeshi, qui alors était un produit purement régional, est devenue la poupée la plus connue du Japon. Elle est désormais un objet culturel et traditionnel qu’on peut retrouver sur les étalages de tous les aéroports de l’Archipel. En parallèle de la production industrielle de ces “souvenirs”, une tradition et un artisanat vivaces perdurent dans certains villages du Tôhoku. Les Kokeshi sont traditionnellement fabriquées à base de différents types de bois comme le cerisier, le poirier, le cornouiller ou l’érable, selon la localité. Elles sont ensuite peintes par un Maître-artisan qui les décore de motifs végétaux, comme des chrysanthèmes, des iris, des pivoines, à l’aide de pigments issus de plantes régionales pour ensuite les recouvrir d’une couche protectrice de cire ou de laque. Les Kokeshi traditionnelles se divisent en une dizaine de styles différents et bien marqués qui correspondent à 11 onsens ou régions (Hijiori, Kijiyama, Nanbu, Naruko, Yamagata, Sakunami, Tôgatta, Tsuchiyu, Tsugaru, Yajirô, Zaò Takayu). Un douzième et nouveau style est en train d’émerger: celui de Nakanosawa. Chaque Kokeshi est une oeuvre unique, signée de son auteur au style à chaque fois bien reconnaissable. Ces Maîtres-artisans, qui pour la plupart vivent dans des endroits reculés, près des onsens, façonnent leurs poupées plutôt durant la période froide, du début de l’automne jusqu’au printemps. C’est en effet à la belle saison que fleurissent de nombreux concours et que les artistes peuvent montrer leurs oeuvres.
Comme bien d’autres traditions, les Kokeshi auraient disparu si les artisans n’avaient pas cherché à les faire évoluer et à les adapter à l’époque dans laquelle nous vivons. Les modèles modernes, réalisés tout de même par de véritables Kijishi, sont souvent plus créatifs, colorés et leur forme plus actuelle. La Kokeshi créative est devenue le symbole du Japon et chaque année, depuis 1954, le Premier Ministre japonais remet le prix à l’artisan qui a conçu la plus belle Kokeshi créative.